Moi qui t’aimais

• Marina Fois
• Roschdy Zem
• Thierry de Peretti
• Vincent Colombe
• Pauline Cassan
• Xavier Robic
• Raphaëlle Rousseau
• Cécile Brune

Réaliser un biopic n’est jamais une sinécure : que dire du choix d’une réalisatrice telle que Diane Kurys qui décide ici d’en mettre en scène deux, puisque « Moi qui t’aimais » concerne bien une tranche de vie de deux monstres sacrés du cinéma, Yves Montand (Roschdy Zem) et Simone Signoret (Marina Foïs) ?

Même si son film débute par la remise de l’Oscar à Simone Signoret en 1960, c’est bien sur les 10 dernières années douces-amères de sa vie commune avec l’insatiable coureur de jupons Montand qu’il se concentre. Depuis l’aventure amoureuse et tapageuse de Montand avec Marylin Monroe, le couple bat de l’aile, d’autant que si la carrière de Montand décolle tous azimuts, celle de Simone Signoret commence une dure traversée du désert, traversée qu’elle compense par la consommation croissante d’alcool. Mais Simone Signoret décide d’être forte et de passer outre les multiples aventures amoureuses de son mari qui ont succédé à Marylin, tout cela par amour, sans pour autant s’avouer en être la victime. Diane Kurys, plutôt que de suivre le Montand dans son profil de comédien et de chanteur a décidé de nous présenter l’autre facette du personnage, nettement moins flatteuse côté vie privée, car Montand en même temps qu’il tourne enchaîne les mensonges amoureux vis-à-vis de Simone, dont la beauté certes s’étiole…

On est forcément touché par Marina Foïs qui est sublime dans le rôle de la Signoret, au point parfois de les confondre, même si l’actrice n’adopte pas de mimétisme dans le langage ni le comportement. Au contraire de Roschdy Zem, bien difficilement crédible, comme si on l’avait forcé à copier la voix, l’accent et les postures de Montand, et qu’on ne sent pas très à l’aise dans le costume de Montand. Néanmoins tous deux nous livrent une partition intéressante du couple, à la fois poignante et attendrissante, faite de querelles de plus en plus violentes mais de quelques témoignages de tendresse réciproque.

Même si le film pêche par une mise en scène trop classique et sans surprise, on ne peut pas ne pas être touchés par le côté éminemment romanesque de cette histoire, à la fois belle et pathétique, qui de plus s’achève sur l’air de la chanson d’Hélène (signée Alain Sarde) interprétée par une inoubliable Romy Schneider.

A voir surtout pour la prestation extrêmement brillante de Marina Foïs, qui pourrait lui valoir une nomination aux Césars !