Mickey 17

• Robert Pattinson
• Naomi Hakie
• Steven Yeun
• Mark Ruffalo
• Toni Colette
• Anamaria Vartolomei
• Daniel Henshall
• Chelsea Li

Après le multi récompensé « Parasites », que pouvait donc ensuite nous proposer le réalisateur coréen Bong Joon-ho ? « Mickey 17 » n’est rien de moins qu’un film de science-fiction, à la fois déjanté mais proposant également une intéressante satire sociale de notre société de consommation dans un monde de plus en plus inégalitaire, où le commun des mortels sous l’autorité d’un magnat milliardaire est utilisé comme cobaye pour que ‘la science avance’. Fort heureusement, ici la mort ne représente plus un problème, puisque ces cobayes, qu’on appelle « les expendables » (comprendre les consommables) peuvent être ‘réimprimés’ autant que nécessaire en 3D et leurs capacités cervicales réintroduites. Ainsi Mickey Barnes (Robert Pattinson), 17ème clone du nom peut reprendre le cours d’une vie faite de tâches plus dangereuses les unes que les autres, somme toute un métier comme un autre. Mais un jour, alors que tout le monde le pense mort, il répparait…

C’est surtout cette première phase du film qui est séduisante car bourrée d’idées originales et d’humour noir, avant que le scénario ne le transforme en fable politique totalement déjantée, certes drôle mais du coup plus dans la lignée de ce qu’un blockbuster hollywoodien traditionnel pourrait nous proposer en la matière. Car une fois cette seconde phase débutée, ce qui prédomine c’est le spectacle d’un richissime couple de dirigeants démagogues mégalomaniaques (Mark Ruffalo et Toni Colette, tous deux grotesques à souhait avec leurs accents trumpistes) se comportant comme des autocrates envers le peuple qu’ils ont emmené sur cette planète Nifheim, dont ils ont entrepris de faire une colonie terrienne. Quant à la rencontre entre les habitants de cette planète et l’espèce humaine, elle m’a parue assez puérile, bien qu’appuyant une fois de plus le profil colon et sans discernement de l’espèce humaine dans sa conquête de nouveaux espaces…

« Mickey 17 » séduit néanmoins par la grande qualité de la photographie signée Darius Khongji, celle des éclairages jouant sur les contrastes et celle des effets spéciaux autour de la machine de réimpression qui ressemble à une imprimante à jet d’encre. Et puis il y a évidemment le jeu impressionnant de Robert Pattinson dont les expressions du visage peuvent faire de chaque Mickey qu’il interprète un personnage tour à tour intelligent, clairvoyant, mais aussi dur, tendre, naïf, voire sot…

Au total, « Mickey 17 » film corrosif certes sympathique malgré une réflexion peu glorieuse sur l’espèce humaine, mais cette fable n’a pas eu pour moi le même impact ni même finesse que « Parasites ».