La pie voleuse

• Ariane Ascaride
• Jean-Pierre Darroussin
• Gérard Meylan
• Grégoire Leprince-Ringuet
• Marilou Aussiloux
• Lola Neymark
• Robinson Stévenin
• Thorvald Sondergaard
• Jacques Boudet

Dans ce nouveau film où règne en maîtresse absolue la toujours gentille et lumineuse Ariane Ascaride, Robert Guédiguian reprend tous les éléments attachants de ses réalisations habituelles : le quartier de l’Estaque à Marseille, ses habitants souriants, ses cigales, son port, son soleil, mais aussi le microcosme des petites gens qui a du mal à joindre les deux bouts.

Maria (Ariane Ascaride) exerce encore malgré son âge la profession d’aide à domicile, souvent chez des personnes âgées un peu plus nanties pécuniairement qu’elle-même et son mari Bruno (Gérard Meylan). D’où l’idée pas si saugrenue que cela de jouer à la « Pie Voleuse » en dérobant quelques euros par ci par là de façon régulière à ces personnes âgées – personnes que Maria chérit réellement par ailleurs tant ils constituent son univers précieux …Mais cela lui permet après tout d’arrondir des fins de mois difficiles, d’aider sa fille Jenifer (Marilou Aussiloux) et de gâter son petit-fils Nicolas (Thorvald Sondergaard), qui ignorent tout de ces petits larcins et adorent sa générosité.

Pourtant, lorsque Laurent (Grégoire Leprince-Ringuet), le fils de Monsieur Moreau (Jean Pierre Darroussin), l’un des séniors, ancien professeur veuf et handicapé, constate que celui-ci loue à l’année un piano de haute catégorie à une tierce personne inconnue, le pot aux roses semble sur le point d’être découvert, avec à la clé une plainte pour abus de faiblesse à l’encontre de Maria…

Si l’idée de départ parait originale, le mélange de la vision portée sur l’incidence de ces petits larcins avec d’autres sujets plus sérieux tels la fragilité et la naïveté des seniors, le droit intangible au bonheur de tout un chacun parait un peu boiteux. Alors on se dit que tout part d’un bon sentiment, et on est prêt à fermer les yeux, jusqu’à un revirement de situation vraiment pas crédible qui fait vaciller la totalité de l’édifice, à l’équilibre certes devenu précaire. On peine alors à reprendre le fil d’une histoire totalement cousue de fil blanc qui a fait perdre toute crédibilité à ces personnages pourtant attachants à la base. Dommage.