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Triste semaine : deux disparitions tragiques touchant le monde du cinéma…

Dans cette même journée du 4 juin 2025, ce sont deux personnalités marquantes de ces dernières décennies qui ont tiré leur révérence, toutes deux âgées de 88 ans, et toutes deux atteintes d’une maladie incurable… Il n’est pas sûr qu’elles se connaissaient, mais qu’il s’agisse de Philippe Labro, brillant touche à tout, comme de Nicole Croisille, immense chanteuse à la voix d’or, tous deux ont marqué le monde du 7ème art, directement ou indirectement.

De Philippe Labro, on sait qu’il a débuté comme jeune reporter aux États Unis en 1963 pour l’ORTF, couvrant pour l’occasion l’enquête sur l’assassinat du Président Kennedy. Outre le journalisme qui l’a même amené à présenter entre autres les infos de 13h sur Antenne 2, il a marqué de son sceau le milieu de la radio à RTL (de 1985 à 2000, tout de même), où il a été directeur de la rédaction. On note qu’il a été à l’origine avec Vincent Bolloré de la création de Direct 8, devenu depuis C8…

Mais pour ce qui nous intéresse, ce sont ses multiples talents d’écrivain, de parolier (pour plusieurs chansons de Johnny Halliday), et surtout de cinéaste qui nous interpellent. Après avoir été proche de Jean-Pierre Melville qu’il a parfois secondé, il est passé tout de même sept fois derrière la caméra entre 1969 et 1984, année de son dernier long métrage « Rive droite, rive gauche », avec Nathalie Baye, Carole Bouquet, Gérard Depardieu…De son cinéma largement inspiré par les réalisateurs américains et par les sujets politico-policiers, on ne peut oublier non plus « La crime » (1983)son plus grand succès commercial, mais aussi sur un ton plus léger les deux films tournés avec Jean-Paul Belmondo , à savoir « L’héritier »(1973) et « L’alpagueur »(1976).

Depuis la fin des années 80, Philippe Labro était devenu un personnage incontournable du PAF, en outre il fut un écrivain prolifique, avec pas moins d’une vingtaine d’ouvrages publiés, et à la clé des prix lui sont décernés à plusieurs reprises. En 1986, Philippe Labro reçoit le Prix Interallié pour son roman L’Étudiant étranger ainsi que le Prix Gutenberg pour Un été dans l’Ouest en 1988. Mais le Prix Goncourt lui a échappé à deux reprises : la première fois en 1988, il est fortement pressenti pour le recevoir avec Un été dans l’Ouest, mais c’est finalement Erik Orsenna qui l’obtient pour L’Exposition coloniale. En 1990, Labro, avec Le Petit Garçon, est en finaleface à Jean Rouaud, mais c’est ce dernier qui l’emporte, par huit voix contre deux, pour son roman Les champs d’honneur.

Jusqu’à il y a peu encore, Philippe Labro était demeuré chroniqueur politique sur C8…

Quant à Nicole Croisille, chanteuse discrète des années 60 car évoluant dans le monde du jazz et le rythm’ and blues et peu dans la lignée des ‘yéyé’ de l’époque, c’est le cinéma de Claude Lelouch qui l’a rendue visible auprès du public. Qui n’a jamais chantonné le célèbre morceau « Chabada », co-interprété par Nicole Croisille et Pierre Barouh le titre phare du film « Un homme, une femme » en 1966, musique iconique composée par Francis Lai ? Claude Lelouch vient de déclarer que Nicole Croisille était la voix de sa vie…

Pourtant, il faut qu’elle attende le début des années 70 pour que sa carrière décolle enfin. Toujours très inspirée par le jazz, la musique noire ou le rythme brésilien, on découvrira ‘Parlez-moi de lui », puis son génial album « Femme » (qui outre cette chanson nous propose ‘Téléphone moi’) …Mais Nicole Croisille, c’est aussi La Vie facile et L’Été en 1974L’Amour, l’amour et Je ne suis que de l’amour en 1975Emma (Je m’appelle Emma)J’ai besoin de toi, j’ai besoin de lui et C’est comme un arc-en-ciel en 1976Si l’on pouvait choisir sa vie en 1977La Garonne et Fané, fini, foutu en 1978Je n’ai pas dit mon dernier mot d’amour et Dansez pour moi en 1979… Nicole Croisille présente son premier spectacle en vedette à l’Olympia en 1976 et y retourne deux ans plus tard…J’y étais, et pas tout seul dans une salle bondée !

Le succès s’est étiolé par la suite : la chanteuse n’étant ni compositrice ni parolière a eu du mal à retrouver un vrai registre. Et lors de ces dernières décennies, c’est vers les planches et le théâtre qu’elle s’est tournée, n’ayant que rarement participé au casting de films, sauf dans « Itinéraire d’un enfant gâté » en 1986, toujours sous la houlette de Claude Lelouch.

RIP