Un avenir radieux

Prix Babelio 2025

Nous voici donc arrivés au troisième volume de la tétralogie- suite romanesque intitulée Les Années Glorieuses… Après « le Grand Monde » et « le Silence et la Colère », voici donc « un avenir radieux ».

Depuis « Au revoir là-haut », génial premier roman se déroulant post première guerre mondiale, récompensé par le Goncourt attribué en 2013, il en est passé de l’eau sous les ponts, puisque cet ‘Avenir radieux’ relate la vie des enfants et petits-enfants de Louis et Angèle Pelletier, dont l’action se déroule en 1959, essentiellement à Paris, et un peu plus à l’est, à Prague. On y suit la destinée des descendants de cette famille qui a quitté petit à petit le Liban et l’entreprise familiale de savonnerie pour s’installer en région parisienne, alors que s’installe en France la période d’après-guerre qu’on appellera les Trente Glorieuses.

La famille réinstallée en France a donc laissé au loin ses souvenirs du Moyen Orient mais aussi le Vietnam : pourtant, il souffle à l’est un vent nouveau qui semble inquiéter de plus en plus, la puissance hégémonique soviétique semblant petit à petit prendre racine et vouloir inexorablement s’étendre vers l’ouest, et plus particulièrement au sein de la Tchécoslovaquie. Tout cela va de façon imprévue influencer le quotidien notamment de François, le fils journaliste qui va être investi d’une mission à Prague, capitale d’une Tchécoslovaquie culturellement proche de la France mais devenue communiste : il va devoir exfiltrer un agent de renseignement…

Un fil rouge qui fleure bon les romans de John Le Carré, ainsi que le concède Pierre Lemaître.

Si cette mission constitue l’un des fils rouges du roman, ce n’est pas le seul : on y redécouvre les conditions d’éducation de l’époque d’alors, de la présence de religieux-ses dans les établissements comme dans les hôpitaux privés, du manque de moyens médicaux pour procéder à des examens de santé…

De chapitres en chapitres qui nous emmènent d’un personnage à l’autre – avec peut-être des chapitres un peu trop courts qui ont tendance à casser le rythme – on est emporté dans le quotidien des membres de la famille Pelletier, où l’on est témoin du pire comme du meilleur dès lors qu’on bascule du comportement de Jean, à celui de François ou d’Hélène ou de Colette, la petite fille presqu’ado fragilisée car marginalisée par sa mère.

Même si on peut avoir l’impression que certains évènements paraissent vraiment improbables sans impunité, on se laisse emporter par l’histoire, avec la hâte de découvrir la suite…