27 Fév, 2025

Trust

Résumé

New York enflait de l’optimisme tapageur de ceux qui croient avoir pris de vitesse le futur ».
Wall Street traverse l’une des pires crises de son histoire. Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l’Amérique de plein fouet. Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d’une famille d’industriels devenu magnat de la finance, il est l’époux aimant d’une fille d’aristocrates. Ils forment un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent vivre à l’écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à ses œuvres de bienfaisance.
Tout semble si parfait chez les heureux du monde… Pourtant, le vernis s’écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de piste. Et si cette illustre figure n’était qu’une fiction ? Et si derrière les légendes américaines se cachaient d’autres destinées plus sombres et plus mystérieuses ?
Hernan Diaz est un écrivain américain qui vit à New York. Avec son premier roman, Au loin (La Croisée, 2018), il a été finaliste du prix Pulitzer puis lauréat du prix Page/America. A sa sortie, Trust a connu un immense succès, se classant dans la liste des meilleures ventes du New York Times.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard.

Informations

Trust

Par Trust – Hernán Diaz (2022) Prix Pulitzer 2023

Année de sortie : 2022

Mon Commentaire

Prix Pulitzer 2023

« Trust », le roman signé Hernán Diaz est un ouvrage décliné en quatre parties distinctes, qui racontent tour à tour une seule et même histoire, vue par différents protagonistes. D’abord, c’est le point de vue d’Harold Vanner, un écrivain qui nous parachute dans les années 30 à New York, à la rencontre d’un homme héritier d’une famille qui a constitué sa richesse sur des générations et qui en ces temps de profonde dépression est parvenu à faire encore grossir sa richesse. Devenu un magnat incontournable de la finance, il coule des jours heureux aux côtés de sa femme Helen, fille d’aristocrates, qui consacre son existence à organiser des soirées mondaines autour de l’art et d’œuvres de bienfaisance. Harold Vanner livre ici un récit rédigé après le décès d’Helen, dans la plus pure tradition de l’époque, mais peut être a-t-il pris quelques libertés vis-à-vis de l’authenticité de cette histoire. La seconde partie, intitulée « Ma Vie », est rédigée à la première personne. Elle relate le point de vue direct du magnat qui se nomme en réalité Andrew Bevel. Le récit bourré de détails et trahissant un complexe de supériorité patent reprend en détail l’origine de la fortune de sa famille et comment il est parvenu à bâtir un édifice économique incroyable. Il nous fait part de sa rencontre avec son épouse Mildred, femme brillante mais très discrète et à la santé ô combien fragile, qui consacrera sa courte vie aux œuvres de charité…Mais c’est en arrivant à la troisième partie qu’on réalise que ce texte ébauché dans la seconde partie est en fait l’œuvre d’une jeune femme, Ida Partenza, issue elle-même d’un milieu très modeste. Ida Partenza a été engagée jeune par le magnat Andrew Bever pour écrire ce livre sur commande…Mais alors qu’elle est elle-même devenue écrivaine à succès, elle se penche sur la genèse de cette prétendue biographie et nous confie ses questionnements quant au vrai visage des Bevel. Ce bel échafaudage d’affirmations, d’anecdotes et d’autocongratulations est mis à mal par la quatrième partie, découlant de la découverte du journal oublié et quasi illisible de Mildred Bevel.  Ainsi apparaît un ultime point de vue, celui-ci d’une femme fragile et malade mais qui renverse pourtant l’échafaudage du récit en le faisant apparaître sous un prisme totalement nouveau.

Si certains critiques et lecteurs crient au génie à propos de cet ouvrage certes d’une grande originalité dans sa structuration et son écriture à tiroirs, pour ma part, je n’ai pas été subjugué par cette histoire que j’ai trouvée très répétitive au point d’en être parfois roborative. Je n’ai rien à reprocher au style adopté dans les différentes parties du roman, au style toujours élégant et concis, excepté bien sûr dans sa toute dernière partie. Sans rien dévoiler de plus de l’histoire, on peut juste noter que dans « Trust », le rôle de la femme durant la plus grande partie du livre est réduit à la portion congrue, avec de plus le sentiment qui pousse à penser que le sexe dit ‘faible’ n’est guère entreprenant et se contente de s’afficher sans ambition aucune aux côtés d’un mari tout puissant…Tout cela paraît un peu trop caricatural pour être crédible à mon sens, et a contribué à rendre à mes yeux cette lecture pas aussi passionnante que cela.

Le verdict

14/20

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