Des semaines où les jours se suivent et se ressemblent, celles où les disparitions s’enchaînent dans le monde du 7ème art …En commençant par le 29 mars, date à laquelle est annoncé le décès de l’acteur américain Richard Chamberlain, à la porte de ses 91 ans.

Richard Chamberlain a très tôt été attiré par la scène dans les années 50. Mais c’est en 1960 qu’il fait ses débuts au cinéma dans « The Secret of the Purple Reef », aux côtés d’un autre débutant, Peter Falke (alias Colombo). Mais c’est surtout à la télévision qu’il se fait connaître, d’abord dans la série « Dr Kildare » en 1961, puis en jouant dans certains épisodes de Alfred Hitchcock raconte. À la suite de sa rencontre avec le metteur en scène Richard Lester, Richard Chamberlain reviendra au cinéma dans les années 70 à de multiples reprises « Petulia » (1968), puis en 1970 « Jules César » de Stuart Burge, où il donne la réplique à Charlton Heston. En 1973, ce sera de nouveau « les 3 mousquetaires » de Richard Lester et les suites, puis « La Tour infernale » en 1974, film aux 3 Oscars. Peter Weir lui proposera l’étrange « Dernière Vague » (1977), puis en 1980 et 81 le dyptique autour du personnage Allan Quartermain, mais qui n’arrivera pas à faire de l’ombre à Indiana Jones. Malgré quelques succès, le comédien étant toujours cantonné à des rôles secondaires, Richard Chamberlain se tournera alors vers le petit écran, avec la série « le Comte de Monte Cristo » (1975), puis incarnant Major Anglais John Blackthorne dans la mini-série « Shogun »inspirée de l’œuvre de James Clavell, avant en 1983 de tourner dans « Les oiseaux se cachent pour mourir », adaptation du roman de Colleen McCullough, où il incarne le prêtre Ralph de Bricassart, l’histoire de ses amours impossibles ont fait couler beaucoup de larmes dans les chaumières ! La série couronnée en 1984 par 4 Golden Globes lui a donné probablement le rôle de sa vie, et a constitué son apogée en tant qu’acteur.
Il a ensuite peu tourné, et en semi-retraite à Hawaï a publié un livre en 2003 « Shattered Love » dans lequel il a révélé son homosexualité mais s’est tu durant des décennies afin de ne pas nuire à sa carrière d’acteur.



Puis le 31 mars, c’est au tour du réalisateur engagé Yves Boisset, réalisateur de films coup de poing des années 1970 et 1980, de disparaître, à l’âge de 86 ans. Le cinéma français perd l’une de ses figures les plus engagées. De « Dupont Lajoie » (1974) avec Jean Carmet, au « Taxi Mauve » avec Charlotte Rampling et Philippe Noiret (1977), « Du Juge Fayard dit le shérif » avec l’extraordinaire Patrick Dewaere (1977) à « Allons z’enfants » (1981), de « Canicule » (1984) à « Bleu comme l’enfer », le cinéma d’Yves Boisset est un cinéma engagé. Même si les films les plus récents n’ont pas eu le succès de ceux sortis dans les années 70, on peut saluer le travail exemplaire de ce ‟défenseur opiniâtre et résolu des causes justes”. Un cinéaste engagé, proposant clairement des œuvres politiques et même souvent polémiques. Il aura réalisé 37 films au total.

La dernière disparition est celle du comédien Val Kilmer, à 65 ans, décédé hier 2 avril par suite d’une pneumonie alors qu’il souffrait de longue date d’un cancer de la gorge. L’évocation de la carrière de Val Kilmer était revenue sur les tabloïds alors que « Top Gun : Maverick » de Joseph Kosinski sortait sur les écrans en 2022. Personnage incontournable du premier volet réalisé par Tony Scott (1986) face à Tom Cruise, il a fait une apparition dans le rôle de Iceman dans cette suite incroyable.
Mais Val Kilmer, c’est aussi le génial Jim Morrison « Les Doors » (1991), c’est aussi Batman (1995) dans le film « Batman forever » de Joel Schumacher, mais aussi divers grands rôles dans « Heat » de Michael Mann, dans « Tombstone » (1993), « Willow », « Cœur de tonnerre » … pour n’en citer que quelques -uns. Sa maladie l’a tenu à l’écart des studios de cinéma, mais il avait volontairement pris de la distance par rapport au monde du cinéma pour assumer son rôle de père auprès des enfants qu’il a eus avec son épouse Joanne Whalley dans les années 90, Mercedes et Jack, désormais devenus acteurs eux-aussi.
Les deux enfants de Val Kilmer ont toujours été proches de leur père. En 2021, ils ont pris part à la production du documentaire « Val », retraçant la carrière de l’acteur. C’est par ailleurs Jack Kilmer qui en est le narrateur, la diction de son père étant altérée par son cancer de la gorge.

Enfin, pour changer de registre et terminer cette chronique nécrologique sur une note un peu moins sordide, rappelons que c’est le 10 avril prochain que sera dévoilée la sélection des films pour le 78ème Festival de Cannes, dont la Présidence cette année sera assurée par la superbe comédienne Juliette Binoche. Pour mémoire, comme il l’avait déjà fait en 2016, c’est Laurent Lafitte qui sera le maître des cérémonies, succédant à Camille Cottin.
Le spectacle doit continuer !

