Un ours dans le Jura

• Franck Dubosc
• Laure Calamy
• Benoit Poelvoorde
• Joséphine de Meaux
• Kim Higelin
• Mehdi Meskar
• Timéo Mahaut
• Emmanuelle Devos

Pour son troisième long métrage, Franck Dubosc innove. D’abord parce qu’il nous emmène dans un village sis aux confins du Jura français recouvert d’une bonne couche de neige à quelques heures de Noël, à la rencontre d’émigrés traversant clandestinement la frontière derrière un passeur, en liaison par téléphone avec un couple de complices stationnés dans une voiture de luxe. Toute la vie de ce petit monde va se disloquer rapidement, compte tenu de la présence inexpliquée d’un ours (!) qui se met à les chasser.  En voulant l’éviter, Michel (Frank Dubosc) au volant de son vieux pick-up, va par ricochet heurter la jolie berline. Résultat : deux occupants tués, mais également un magot de 2 millions d’Euros trouvé dans le coffre… Éléments suffisants pour ranimer une flamme au sein du couple usé formé par Michel et Cathy (Laure Calamy), qui vont devoir prendre d’importantes initiatives…

Cet ‘ours’ donne l’occasion à Franck Dubosc de nous présenter un film dont le scénario original oscille intelligemment entre polar noir tendance gore – on pense bien sûr à ‘Fargo’ des Frères Coen – et comédie loufoque, ayant pour toile de fond l’isolement et la routine inexorable vécue par ces habitants du bout de la France. Et …ça marche, car on se laisse prendre par la fantaisie bienveillante du scénario, ainsi que par l’interprétation vraiment très sobre notamment de Franck Dubosc, mais aussi de Benoît Poelvoorde en major de la gendarmerie dont on sait la capacité à facilement trop en faire au point de caricaturer leurs rôles. Ici, c’est Laure Calamy la plus extravertie, car aussi la plus inventive, et on peut également apprécier à leurs justes niveaux les multitudes de clins d’œil en tout genre que Franck Dubosc offre aux spectateurs avec une belle dextérité. Résultat, on rit de bon cœur, même si certaines scènes peuvent sembler un peu violentes et des détails un peu too much …

Avec ‘un ours dans le Jura’, Franck Dubosc prouve encore une fois que, loin des rôles excessifs qu’il a pu trop souvent incarner et qui lui collaient à la peau, il sait jouer en sobriété ainsi que donner beaucoup d’attention lorsqu’il est derrière la caméra et prodiguer de la bienveillance aux personnages de son film.

Des films avec cette approche-là, on en redemande !