Un monde violent

• Kacey Mottet-Klein
• Félix Maritaud
• Olivia Côte
• Bonnie Duvauchelle
• Guillaume Verdier
• Frédéric Saurel

« Un monde violent » est le second long métrage de Maxime Caperan, qui s’est auparavant plutôt distingué par l’écriture de scénarii. Cette fois, c’est semble-t-il un polar qu’il nous propose, avec dans les premières scènes le braquage d’un camion transportant des smartphones par deux frères, Paul (Félix Maritaud) et Sam (Kacey Mottet-Klein), alors que ceux-ci devaient être livrés à l’entrepôt où tous deux travaillent. Tout s’est apparemment « bien passé », si ce n’est que le chauffeur est retrouvé mort le lendemain matin.

L’enquête débute avec l’interrogatoire de tout le personnel, y compris celui de Suzanne (Olivia Côte), la secrétaire du patron qui a noué une relation amoureuse avec Paul et qui rêve de s’évader de cette région du Limousin…Mais bien vite, les projets de fuite commencent à se fissurer, d’autant que la fille de Suzanne a bien compris que sa mère était complice du braquage…

Ce monde de violence, ce sont bien sûr ces actes perpétrés par de petits malfrats qui aspirent à changer de vie sans préjudice du sacrifice de victimes innocentes. Mais le contexte même de la misère des agriculteurs ainsi que les réclamations des ouvriers de l’entrepôt, devenus en l’occurrence des Gilets Jaunes prêts à en découdre avec les autorités face aux mesures décidées par le gouvernement en représentent une autre facette.

Même si grâce à une interprétation de qualité des Kacey Mottet Klein et Félix Maritaud, on se laisse prendre au jeu du chat et de la souris entre policiers et les complices qui n’aspirent qu’à fuir avec leur butin, le scénario un peu fourre-tout pêche par un traitement sans profondeur qui peine à transmettre de l’émotion. On peut en effet reprocher à Maxime Caperan de n’avoir pas voulu choisir entre le polar et le film traitant de la crise sociale, ce qui laisse en fait un goût d’inachevé.