Un médecin pour la paix (I shall not hate)

• Izzeldin Abuelaish

Bien sûr, l’essentiel du déroulé de ce documentaire est présent dans le synopsis, mais on regarde avec beaucoup d’attention et d’empathie l’histoire de Izzeldin Abuelaish, ce Palestinien d’origine devenu à force de travail et d’étude médecin, qui plus est premier médecin à travailler dans un hôpital israélien.

Adapté de son lire « I shall not hate » (comprendre « je ne pourrai pas haïr », mot à mot « je ne détesterai pas »), le film raconte le quotidien de cet homme cultivé humble, qui a décidé de dédier sa vie aux femmes, aux accouchements, et plus tard aux soins dont peut avoir besoin tout un chacun, sans aucune discrimination par rapport à son origine ethnique ou religieuse. C’est ainsi que chaque jour durant des mois, ce Gazaoui a pu traverser la frontière entre l’enclave et Israël, apportant son aide précieuse aux médecins locaux. Comment comprendre la raison pour laquelle son appartement où habitaient avec lui ses jeunes enfants, situé dans un immeuble résidentiel, s’est retrouvé du jour au lendemain la cible d’un tank israélien en 2009 ? Le film relate la tragédie vécue, la perte de trois de ses filles ainsi que d’une nièce, mais aussi comment le Dr Abuelaish n’a jamais œuvré pour réclamer vengeance, prônant en revanche la réconciliation entre les peuples, laquelle ne peut être obtenue ni par la force, ni par la violence, mais par l’éducation des peuples.

Compte tenu de la nouvelle guerre initiée à cette époque par Israël traquant le Hamas récemment élu par le peuple palestinien, Izzeldin Abuelaish a pu émigrer en 2009 -2010 avec ses enfants à Toronto au Canada, avec l’espoir de commencer une nouvelle vie, et pour ses jeunes enfants restants d’étudier dans des milieux scolaires puis universitaires nouveaux. Devenu le porte-parole de la paix entre la Palestine et Israël, il a été plusieurs fois nommé pour le Prix Nobel de la Paix, mais a toujours poursuivi un combat moral pour exiger des excuses de la part des officiels d’Israël en ce qui concerne le bombardement inexpliqué de sa maison…

Outre l’aspect psychologique de ce documentaire très réussi, qui est de plus parsemé de quelques séquences d’animation, « Un médecin pour la paix » explique comment les actions des colons israéliens lors de leur arrivée en 1948, le traitement qu’ils ont fait subir aux Palestiniens dès lors notamment dans le camp de réfugiés de Jabālīyah (où il a été envoyé avec ses parents), mais également l’indignation d’un bon nombre d’Israéliens vis-à-vis de la politique menée par un gouvernement dont l’action sans pitié est à porter à la solde d’extrémistes.

Un film passionnant et particulièrement touchant à découvrir, d’autant qu’il véhicule pour une fois des idées pacifistes et optimistes.