The Apprentice

• Sebastian Stan
• Jeremy Strong
• Maria Bakalova
• Martin Donovan
• Catherine McNally
• Charlie Carrick
• Ben Sullivan
• Mark Rendall

A peine trois semaines avant les élections présidentielles américaines, le réalisateur irano danois Ali Abbasi nous propose une fiction qui tombe à pic : un biopic clairement à charge sur Donald Trump (Sebastian Stan), qui montre comment il est devenu ce qu’il est désormais. Car bien qu’étant l’un des fils du célèbre magnat de l’immobilier new yorkais Fred Trump (Martin Donovan), la vie de Donald est loin d’être tracée, surtout lorsqu’on découvre comment il est reçu par les locataires des appartements très modestes que la Trump Company loue !

C’est par hasard que -le pour l’instant très sage et timoré- Donald fait connaissance de l’avocat Roy Cohn (Jeremy Strong) impliqué dans les dossiers les plus scabreux. C’est Roy, avocat véreux mais terriblement efficace dans une société aisément corruptible qui va le façonner à son image, en lui inculquant les trois réflexes et attitudes de base à adopter en toute situation…Dès lors pour Donald Trump plus rien n’est impossible à réaliser ni hors de portée…

Outre la curiosité naturelle que l’on peut avoir vis-à-vis d’un personnage extrêmement puissant mais détestable et incontournable, le film vaut le détour ne serait-ce que par la reconstitution historique des années 70-80 (B.O très sympa), de l’époque du Président Nixon jusqu’à celle du Président Reagan. Analyse des mentalités, recherche permanente de la réussite, de la richesse, du clinquant et de la célébrité : voilà ce qui guide désormais Donald Trump associé à un profil sectaire et raciste.

Sebastian Stan incarnant Trump Jr (ah ! la mèche qu’il faut asperger de laque et la bouche en cul de poule) et Jeremy Strong jouant Roy Cohn sont absolument géniaux. Ils sont aussi imbus de leur personne et de leur puissance l’un que l’autre et sont répugnants à ce même titre. Pourtant on comprend que rien n’est aussi facile qu’on ne le pensait ni pour l’un, Trump, dont l’appat du gain et la soif de pouvoir se heurtent souvent à des problèmes financiers, sans parler de sa goujaterie sans nom vis à vis d’Ivana (Maria Bakalova) sa première femme, ni pour l’autre Roy Cohn, qui évolue innocemment dans un monde ravagé par le développement exponentiel du Sida.

On comprend alors pourquoi aujourd’hui le candidat Trump essaie par tous les moyens que « the Apprentice » ne sorte pas sur les écrans de cinéma américains.

Un film clairement à charge mais qui montre l’envers d’un décor peut-être pas si éloigné de la réalité, mais qui globalement ne surprend pas vraiment.