Radio Prague, les ondes de la révolte (Viny)

• Vojtech Vodochovshy
• Stanislav Majer
• Tatiana Pauhofová
• Ondrej Stupka
• Martin Hoffmann(II)
• Tomas Mastalir
• Igor Bares
• Marika Soposka

Ce premier long métrage du réalisateur tchèque Jirí Mádl a l’originalité de nous plonger dans une époque pas si lointaine, celle du ‘Printemps de Prague’ en 1968, révolte du peuple écrasée par les chars russes – et de leurs alliés de l’époque- durant le mois d’août de la même année. On ne peut aujourd’hui qu’effectuer un parallèle avec l’invasion ukrainienne par la Russie…

Les évènements sont montrés par le biais de la voix dissidente de la radio, dès 1967 « Radio Prague International » et des émissions animées par le journaliste Milan Weiner, qui s’est opposé au régime en place en se permettant de publier des informations émanant de sources occidentales, donc contournant la censure étatique.

Pour s’infiltrer au sein de la Radio, la police secrète mandate Tomàš (Vojtech Vodochovshy), un jeune et brillant technicien qui y décroche un emploi alléchant, sous couvert d’un chantage le visant ainsi que son jeune frère Pavel (Ondrej Stupka). Tomàš n’a donc pas le choix que de devenir une taupe au sein d’un microcosme dont l’arrivée d’Alexandre Dubček au pouvoir va donner des ailes en matière de liberté…

Il est vrai que les films traitant de cette époque ne sont pas légion, donc « Radio Prague » a le mérite de nous éclairer un peu plus sur la façon dont le sentiment de liberté universel en 67-68 a pu traverser le mur du communisme. En revanche, j’ai trouvé que le scénario était parfois inutilement compliqué – l’idylle subite entre Tomàš et Tatiana pas toujours crédible, la menace de la police secrète d’envoyer Pavel dans un orphelinat à 17 ans ? – qui a tendance à alourdir une histoire qui est riche et se suffit à elle-même. D’autant que dans le cas de films politiques, il est souvent complexe de savoir qui est taupe ou pas, et quand ces taupes changent de jeu …

Il y a beaucoup d’images d’archives pour illustrer l’arrivée des chars russes à Prague, et si bien sûr elles étaient nécessaires, j’ai eu l’impression qu’elles étaient assenées parfois sans trop de discernement. Un dernier reproche : la présence d’une bande originale un peu trop criante en ce qui concerne un ou deux ‘tubes’ tchèques de l’époque, qui auraient pu être un peu plus discrets.

Mais au total, un film original qui mérite le détour.