Que ma volonté soit faite (Her will be done)

• Maria Wróbel
• Roxane Mesquida
• Wojciech Skibinski
• Juba Diniewicz
• Przemyslaw Przestrelski
• Jean-Baptiste Durand
• Raphaêl Thiery
• Eva Lallier Juan

« Que ma volonté soit faite », cette étrange histoire qu’on pourrait situer aux confins de « Carrie » et de « L’exorciste » est en fait l’adaptation en long métrage du moyen métrage que la réalisatrice d’origine polonaise Julia Kowalski avait sorti en 2023, « J’ai vu le visage du diable ». Ici, l’histoire est transposée en France, mais reste centrée sur un étrange pouvoir que Nawojka (Maria Wróbel, actrice déjà choisie dans le moyen métrage), qui vit avec son père et ses frères dans la ferme familiale perdue isolée, où toute la vie tourne autour de l’élevage de vaches. La famille polonaise de Naw semble désormais bien intégrée dans la région: le mariage de cette dernière avec un Français s’annonce sous les meilleurs auspices jusqu’à l’arrivée de Sandra (Roxane Mesquida), de retour au village, une jeune femme libre qui est la cible de toutes les jalousies ou convoitises. Pour Naw, sa personnalité clivante agit comme un aimant révélateur de son terrible pouvoir, qui ne demande qu’à se réveiller et s’avère comme toujours incontrôlable…

Ce qui contribue à la véracité de cette histoire pleine de superstitions et de mysticisme, c’est tout d’abord le lieu où se déroule l’action : un village perdu soumis aux aléas climatiques pluvieux, où tout un chacun patauge quotidiennement dans la boue et la bouse des vaches laitières élevées…Un véritable studio à ciel ouvert qui sert de décor naturel à une histoire surnaturelle qui évolue en récit étrange d’une grande violence,  une action sale et vile qui reflète tout ce que l’humanité a de pire lorsqu’elle prend fait et cause contre une seule personne qui fascine et met mal à l’aise.

Même si je ne suis pas particulièrement adepte de ce genre de film, dont le fond et la tension croissante font indubitablement penser à certains romans de Stephen King, en exploitant à fond le côté malsain de l’histoire et des personnages, le film de Julia Kowalski donne des frissons dans le dos, grâce à son cachet visuel qui épate, même si un certain nombre de questions sur les fluides retrouvés aux côtés des vaches restent non élucidées.