Niki – Céline Sallette

• Charlotte Le Bon
• John Robinson (IV)
• Damien Bonnard
• Judith Chemla
• Alain Fromager
• Virgile Bramly
• Grégoire Monsaingeon
• Nora Arnezeder

Sélection officielle Cannes 2024

Pour son premier long métrage, la comédienne Céline Sallette a décidé de nous raconter une tranche de la vie de la célèbre artiste Niki de Saint Phalle (Charlotte Le Bon), en nous présentant son quotidien durant une décennie, à partir de 1952, année où elle quitte New York avec son mari Harry Matthews (John Robinson IV) et leur petite fille pour fuir une famille bien trop envahissante et s’installer à Paris. Malgré un sentiment de liberté retrouvé, Niki retombe régulièrement dans des crises d’angoisse liées à de terribles souvenirs d’enfance, au point de devoir subir un traitement psychiatrique, qui paradoxalement sera l’amorce de sa découverte de l’art et de ses créations.

Première constatation, ‘Niki’ vaut d’abord par l’interprétation incroyable de Charlotte Le Bon, puisque son personnage est présent dans presque tous les plans du film : elle use d’une palette d’émotions impressionnante, alliant vulnérabilité et force, avec des ruptures de rythme saisissantes… Autre gageure, comme elle n’a pas obtenu les droits de montrer les œuvres de son héroïne, Céline Sallette a le mérite d’avoir conçu uniquement son film autour de l’imaginatif du spectateur en matière d’art. Par ailleurs, il faut avouer que le travail de cinéaste effectué autour du cadrage est réussi, et l’utilisation de ‘split screens’ à bon escient crée une dynamique intéressante pour ce film somme toute assez linéaire, dont le sujet essentiel est centré sur les crises psychologiques de l’artiste et ses moments de dépression, plus que sur ses réalisations (voir plus haut !). Si le film est particulièrement réussi d’un point de vue esthétique, on peut regretter néanmoins le manque de profondeur concernant le traitement des personnages secondaires, notamment le mari de Niki dont la présence paraît un peu trop estompée, ainsi que l’artiste suisse et ami proche Jean Tinguely (Damien Bonnard) qui aurait mérité d’être un peu plus mis en valeur.

Au total néanmoins, un premier film intéressant et prometteur.