Love me tender

• Vicky Krieps
• Monia Chokri
• Antoine Reinartz
• Viggo Ferreira-Redier
• Ji-Min Park
• Salif Cissé
• Feodor Atkine
• Aurélia Petit

« Love me tender » d’Anna Cazenave Cambet a été présenté à Cannes en mai dernier, catégorie ‘Un certain regard’ avec une certaine discrétion inexpliquée, et s’avère être la libre adaptation du roman éponyme et autobiographique de Constance Debré, paru en 2020. Il s’agit de l’histoire de Clémence (Vicky Krieps) une mère écrivaine séparée depuis plusieurs mois de son mari Laurent (Antoine Reinartz), avec lequel elle conserve d’excellentes relations notamment autour de la gestion de la garde de leur fils Paul (Viggo Ferreira-Redier), avec une garde alternée ….Mais lorsqu’elle lui confie un jour avoir désormais des aventures amoureuses avec des femmes, malgré un apparent acquiescement, Laurent décide d’entreprendre toutes les mesures pour totalement retirer à Clémence la garde de Paul pour des raisons fallacieuses…

Le film raconte alors toutes les épreuves que Clémence doit traverser pour reconquérir sa place de mère que Laurent a galvaudée, en nous faisant les témoins de cette course d’obstacles qui se dressent, et partager ses doutes autant que ses aventures de femme qui parfois lui permettent de tenir bon face à l’immobilisme de la justice contrainte par des lois gelant le temps. Course d’obstacles et d’endurance en écho avec les longueurs que Clémence parcourt plusieurs fois par semaine dans la piscine…

Si parfois l’histoire semble faire du surplace, c’est sans doute l’effet de cette langueur juridique qui gèle la situation, d’autant que les annulations de dernière minute de visites ou rencontres de Clémence et son fils orchestrées par ce père particulièrement rétif prolongent l’impression de situation immuable. Face à ces murs de plus en plus hauts, Clémence doit faire preuve d’une énergie sans limite pour poursuivre le cours de sa vie, et dans l’interprétation de cette mère déterminée à retrouver ce fils dont on lui a confisqué la garde, Vicky Krieps trouve là une de ses plus grands rôles à ce jours.

« Love me tender » étonne par son côté somme toute assez banal, mais surtout nous touche en nous faisant partager la juste bataille entamée contre vents et marées de cette mère et femme simplement libre pour exister auprès de ce fils qui lui échappe…