L’incroyable femme des neiges

• Blanche Gardin
• Philippe Katerine
• Bastien Bouillon
• Ole Eliassen
• Martin Jenssen (II)
• Ferdinand Ledouloux
• Hartmann Heillmann
• Ane Marie Jorgensen

Film vu en avant première, sortie le 12 novembre

Sébastien Betbeder, est-ce un nom qui vous dit quelque chose ? Moi, pas particulièrement, mais il n’a rien à voir avec la famille Beitbeder, (avec un i) : c’est un réalisateur qui malgré une certaine discrétion, est à l’origine de pas moins de 9 longs métrages, dont « l’incroyable femme des neiges » constitue le bas de la liste à ce jour…Il s’est fait remarquer par son approche littéraire et poétique du cinéma, voire par sa vision relativement décalée dans les histoires qu’il propose, et en regardant de plus près sa filmographie, par son intérêt marqué sur le Groënland et le peuple Inuit : il a même proposé une trilogie de courts métrages –« Inupiluk »- qui lui a même valu le Prix Jean Vigo du court métrage en 2014…Pas étonnant dès lors qu’ici, l’essentiel de l’histoire de l’intrépide exploratrice Coline Morel (Blanche Gardin), cette incroyable femme des neiges, se déroule près du Cercle Polaire… Mais son échec à trouver le fameux yéti (!) puis la séparation d’avec son compagnon la ramènent en France, dans sa famille jurassienne, auprès de ses frères Basile (Philippe Katerine) et Lolo ( Bastien Bouillon), où elle retrouve par hasard son amour de jeunesse… Mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis qu’elle est partie enquêter au Groënland : comment peut-elle se récréer une nouvelle vie ?

Avec Blanche Gardin et Philippe Katerine en tête de casting, la présence de plus en plus incontournable et ‘bankable’ de Bastien Bouillon et le ‘yéti’ évoqué, ce film aurait pu n’être qu’une comédie décalée de plus. Mais le scénario nous aiguille vers d’autres pistes, a priori beaucoup plus profondes car le trio campe une fratrie d’une belle sensibilité touchante. Pourtant ce retour aux sources de Coline ne s’avère pas simple. Même si un départ en randonnée à trois semble renforcer un peu plus les liens familiaux, Coline disparait de nouveau à l’issue de celle-ci…Subitement, nous revoilà transportés de nouveau en plein cœur des paysages du Groënland, mais pourquoi donc ? Pas question de dévoiler la réponse ici…

Même si le scénario donne parfois l’impression de tourner en rond dans la seconde moitié du film, ce qui rend l’intrigue moins primordiale, il faut se laisser porter par l’exotisme glacial et la beauté des paysages de cette contrée, merveilleusement filmée. C’est aussi l’occasion pour Sébastien Betbeder de rendre aussi un puissant hommage au peuple et la culture inuits. Par ailleurs, Blanche Gardin trouve ici un rôle beaucoup plus profond que d’habitude, composition qui lui va bien !