Les Maudites (El Llanto)

• Ester Espósito
• Mathilde Ollivier
• Malena Vila
• Alex Monner
• Sonia Almarcha
• Tomas Del Estal
• José Luis Ferrer
• Claudia Roset

Ce premier film du réalisateur espagnol Pedro-Martin Calero se situe aux confins du thriller et du film d’angoisse, voire d’horreur. Ainsi, on fait la connaissance d’Andrea (Ester Espósito), jeune femme hantée par quelque chose, mais que personne – elle incluse – ne peut voir à l’œil nu. C’est le point de départ de ce film et point commun avec deux autres femmes Camila (Malena Villa) et Marie (Mathilde Ollivier), vivant sous d’autres temporalités ou dans un pays autre que l’Espagne, en l’occurrence pour l’une d’elle en Argentine, il y a 25 ans…Le quotidien de ces trois femmes est hanté par des visions tournant au cauchemar, qui se termine par un long cri strident… Mais à qui parler, et qui pour croire de la présence insistante et permanente d’un vieil homme étrange à leurs côtés ? Cette présence n’apparait en réalité seulement sur des photographies en arrière-plan…Et pourtant, les crises d’angoisse et les hallucinations ressenties finissent toutes par des scènes de violences physiques, comme si toutes ces femmes étaient victimes d’une maladie chronique incurable…

Bien que le scénario s’avère un peu tortueux au point d’en perdre parfois le fil, une chose est cependant certaine, Pedro-Martin Calero – dont on sait qu’il avait jusqu’à présent surtout réalisé des clips particulièrement soignés – n’a nul besoin de litres de sang ou d’hémoglobine pour instiller un climat d’angoisse, particulièrement réussi : on saute sur son fauteuil à plusieurs reprises devant certaines scènes inattendues et particulièrement brutales. Malgré de nombreuses digressions, il apparait de façon de plus en plus évidente – même si en pointillés – que ce film fantastique a pour message de parler de la violence faite aux femmes, et du sort qu’il leur est réservé, ces « Maudites » habitant dans des régions différentes partageant de fait un malheur universel, contre lequel seuls la solidarité et le collectif constituent un remède.

Ce premier film, récompensé au Festival du Film Fantastique de Gérardmer (Prix de la Critique), brille surtout par sa mise en scène particulièrement efficace instillant dès le début un climat anxiogène et angoissant. Un premier film d’un jeune réalisateur espagnol qui vaut le détour, avec chair de poule assurée.