Le dernier souffle

• Denis Podalydès
• Kad Merad
• Maryline Canto
• Angela Molina
• Charlotte Rampling
• Hiam Abbass
• Karin Viard
• Agathe Bonitzer

Film vu en avant première – sortie nationale le 12 février 2025

Les thèmes du droit à mourir dans la dignité et de l’extension des services des soins palliatifs à tous les CHU continuent d’alimenter les débats, que ce soit au niveau du gouvernement français comme source d’inspiration pour les grands réalisateurs européens. Après Almodovar il y a quelques jours, c’est au tour de Costa Gavras (qui fêtera ses 92 ans le 12 février prochain !) de se pencher sur la question, parce que, dixit son épouse et productrice Michèle présente lors de cette avant-première, il se sent « concerné directement par le sujet. »

Ce « dernier souffle » est en fait l’adaptation à l’écran d’un livre éponyme co-écrit par le Docteur Claude Grange et Régis Debray. A la place des auteurs du livre, on fait la connaissance d’Augustin Masset (Kad Merad) médecin charismatique spécialiste des unités de soins palliatifs qui accidentellement fait la rencontre à l’hôpital de Fabrice Toussaint (Denis Podalydès), écrivain philosophe venu passer des examens médicaux. Entre eux s’établit vite une certaine complicité et se crée un intérêt réciproque, qui vont entraîner la mise en œuvre d’un livre, sous la direction de Florence (Maryline Canto), l’épouse de Fabrice. C’est ainsi que les visites du Dr Masset à ses différents patients vont désormais s’effectuer en présence de Fabrice, associé observateur de ce monde qu’il découvre et qui l’intrigue…

Il faut souligner d’abord qu’à l’exception du Dr Masset, tous les personnages présents dans le film ont existé, même si certains malades ont été incarnés par des acteurs-actrices, qui ont accepté de jouer ces seconds rôles poignants. Il en est de même du côté personnel médical, tous filmés dans leurs conditions ‘normales’ de travail…Une fois de plus, Costa Gavras qui a initié son projet il y a plus de 2 ans, a été précurseur dans son analyse sur un sujet sociétal brûlant. Mais contrairement au film certes esthétique mais glacé de Pedro Almodovar, ici, on côtoie de près les patients dans l’univers des soins palliatifs où tout est fait pour qu’ils s’y trouvent bien, physiquement et mentalement. Ici, on constate en permanence de la chaleur, de la douceur et surtout beaucoup d’humanisme de la part des équipes de soin, qui sont attentifs aux moindres désirs de leurs patients. Cela donne d’ailleurs parfois lieu à des scènes vraiment surprenantes qui portent même à sourire…Dans les rôles principaux, Kad Merad est excellent de sobriété et de gentillesse dans l’interprétation de son personnage, face à un Denis Podalydès admiratif, quelque peu hypocondriaque mais lui aussi très touchant.

Un film intelligent traitant d’un sujet actuel ô combien épineux à ne pas manquer.