La femme qui en savait trop (Shahed)

• Maryam Boubani
• Hana Kamkar
• Abbas Imani
• Ghazal Shojaei
• Farid Eshagi
• Nader Naderpour

Film vu en avant-première -sortie le 27 août 2025

Ce nouveau film iranien, dont le scénario est cosigné par le réalisateur Nader Saeivar et de nouveau l’incontournable Jafar Panahi, apporte une pierre de plus à l’édifice du 7eme art, une contribution supplémentaire pour dénoncer le régime des mollahs, les privations de liberté sous couvert de respect religieux, mais aussi la corruption…

C’est au tour de Tarlan (Maryam Boubani), professeure de danse à la retraite et fervente animatrice d’une association pour le droit des femmes d’en faire les frais. Tout semble se passer harmonieusement dans sa vie, bien entourée de sa fille adoptive (Hana Kamkar) et de sa petite fille Ghazal( Ghazal Shojaei)…Mais, témoin involontaire d’un meurtre commis chez son gendre Solat (Nader Naderpour), qui occupe des fonctions importantes au sein du gouvernement, elle va être confrontée d’abord à la puissance de l’argent et à la compromission de la police, qui va en fait refuser d’enquêter et va vite enterrer l’affaire…Tarlan va se retrouver bien seule face aux pressions croissantes autant personnelles que professionnelles, d’autant que son fils (Abbas Imani) vient d’être libéré de prison, soutenu par ceux qu’elle combat.

Rien de bien neuf sous le soleil de Téhéran donc, « La femme qui en savait trop » est un nouveau film brillamment réalisé – surtout lorsqu’on sait que tout est tourné clandestinement ! – qui souligne le peu de valeur d’une vie d’une femme dans cette république théocratique aux principes et convictions archaïques…A plusieurs reprises on note les remarques émanant de femmes à la solde du gouvernement à propos du port obligatoire du ‘hijab’ par les femmes, sous prétexte que leurs chevelures constituent des tentations impardonnables pour les hommes…Il s’agit d’un vibrant hommage rendu par conséquent à la jeune Mahsa Amini, tuée en 2022 pour un voile ‘mal porté’, et à toutes ces jeunes filles ou femmes dont les noms défilent lors du générique de fin.

Un dernier mot : l’interprétation de Maryam Boubani est particulièrement convaincante et touchante.