10 Déc, 2025

La condition

Synopsis

C’est l’histoire de Céleste, jeune bonne employée chez Victoire et André, en 1908. C’est l’histoire de Victoire, de l’épouse modèle qu’elle ne sait pas être. Deux femmes que tout sépare mais qui vivent sous le même toit, défiant les conventions et les non-dits.

La condition

Informations

Par Jérôme Bonnell

Sortie en 2025

Casting

  • Swann Arlaud
  • Louise Chevillotte
  • Galatea Bellugi
  • Emmanuelle Devos
  • Aymeline Alix
  • François Chattot
  • Camille Rutherford
  • Jonathan Couzinié

Mon Commentaire

« La condition », c’est ainsi que se nomme le nouveau film de Jérôme Bonnel, inspiré librement du roman « Amours » de Léonor de Récondo, paru en 2023 – et que je n’ai pas lu !- Difficile dans ces conditions de dire si l’adaptation en est fidèle ou pas, mais il s’agit de la reconstitution de toute une époque, celle du début du XXème siècle, assortie d’une étude de mœurs au sein d’une famille très aisée de Normandie. En 1908, André (Swann Arlaud) a installé dans sa demeure son cabinet notarial, et voit y défiler les bourgeois de la région, tenant en retrait Victoire (Louise Chevillotte), son épouse depuis cinq ans, qui refuse de se donner à ce mari qui lui a été imposé…Au sein de la maisonnée vivent aussi Mathilde (Emmanuelle Devos), la mère d’André devenue muette et paralysée suite à une attaque cérébrale, ainsi que Céleste (Galatea Bellugi), une jeune bonne assistant Huguette (Aymeline Alix), l’employée de maison de longue date. Face au refus de Victoire d’être l’épouse attendue, notamment en matière de descendance, André peu scrupuleux n’hésite pas à aller voir ailleurs…

Ce huis clos magnifiquement filmé – beau travail de la photo en clair-obscur – confère là de multiples scènes à un côté vraiment oppressant, d’autant que la domination et l’emprise masculine y sont omniprésentes, aussi bien vis-à vis de sa femme qu’à l’égard de ses employées, même si André la cache souvent sous un masque qui reflètent bienveillance et gentillesse. En tout état de cause, face à ce diktat patriarcal se met en place une franche volonté d’émancipation de la part des femmes, traitant d’un sujet très actuel ! Sans rien dévoiler de ce que signifie cette « condition », on est assez surpris par la tournure féministe que prend le film dans sa dernière partie…

Jérôme Bonnell nous propose donc un film d’époque hors des conventions traitant de sujets contemporains, comme celle de Maupassant… Film qui de plus servi par un excellent trio d’acteurs, dont Swann Arlaud dans le rôle de composition d’un salaud, ainsi que Louise Chevillotte à qui le classicisme et l’expression des sentiments intérieurs vont bien – on découvre qu’elle lit Madame Bovary ! – sans oublier Galatea Bellugi parfaite dans le rôle de soubrette obéissante et résignée, rôle qu’elle a déjà endossé auparavant. Mais j’avoue avoir été surpris – et pas totalement convaincu, car trop jeune à mon sens – par Emmanuelle Devos dans le rôle de cette vieille femme acariâtre qui cache de lourds secrets de famille.

Une très belle reconstitution historique à la fois glaçante mais passionnante qui vaut le détour.

Le verdict

15/20

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