Joker: Folie à 2

• Joaquin Phoenix
• Lady Gaga
• Brendan Gleeson
• Catherine Keener
• Zazie Beetz
• Ken Leung
• Harry Lawtey
• Steeve Coogan

Voilà 5 ans, Todd Phillips triomphait à Venise avec ‘The Joker’, raflant au passage le Lion d’Or à la Mostra de Venise, et Joaquin Phoenix dans le rôle du Joker récoltant à la fois le Golden Globe et l’Oscar du Meilleur Acteur…

Quelle mouche a piqué Todd Phillips pour réaliser une suite à ce film devenu culte ? Certes, Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) a été arrêté et attend son procès, alors qu’il est accusé d’avoir perpétré 6 meurtres…Durant sa détention, il est bourré de tranquillisants, mais fait bientôt connaissance dans une chorale interne de Harley Quinn (Lady Gaga), une admiratrice totalement accro de son héros le Joker, emprisonnée de son côté pour différents actes de pyromanie. Elle n’a qu’une idée en tête : s’échapper avec son idole…

Cette suite inattendue du ‘Joker’ ne présente en fait guère d’intérêt : d’abord, le rythme de l’histoire est extrêmement lent, on s’ennuie ferme malgré le jeu de Joaquin Phoenix toujours convaincant. En revanche, on se perd souvent entre la réalité et les scènes objets de son imagination…Todd Phillips a de plus choisi de réaliser ici une comédie musicale, qui reprend notamment de nombreux standards de jazz américain : du côté d’Harley Quinn, pas de souci d’interprétation, la voix de Lady Gaga fait bien le job, et la chanteuse tient le rôle de ‘burlesque noir’ (dixit le journal Première) qui lui convient bien ; ce n’est en revanche pas le cas du côté de Joaquin Phoenix qui visiblement n’a pas souhaité être doublé et qui massacre allègrement les morceaux tant il chante faux !

Résultat des courses, cette suite est un véritable fiasco, qui n’est ni original, ni inquiétant, mais parfaitement soporifique et sans créativité. Même les scènes du procès ne suscitent guère l’intérêt, puisqu’en fait le pitch consiste à détricoter ce qui avait été soigneusement construit dans la première partie, à savoir s’il y a ou non dédoublement de personnalité…Et de procéder à l’analyse de la psychologie d’un personnage particulièrement torturé et fragile comme celui de Joker alias Arthur Fleck. Après le mouvement de soutien populaire en faveur du Joker qui avait fait des vagues, on a l’impression que Todd Phillips voulait remettre les pendules à l’heure pour calmer le jeu…Mais tout cela paraît bien vain dans cette tentative d’explication de ce qu’est une maladie mentale. A éviter franchement.