Il était une fois Michel Legrand

Documentaire

David Hertzog Dessites nous propose plus qu’un simple documentaire sur le génial Michel Legrand, dont on célébrera en janvier prochain le sixième anniversaire de la disparition. Car le réalisateur nous offre une véritable rétrospective de la carrière du compositeur, en évoquant d’abord comment à l’âge de 19 ans il a ‘percé’ dans l’univers du jazz, apparaissant bientôt aux côtés des plus grands au cours des années 50, jusqu’à son ultime et poignant concert de décembre 2018 à la Philharmonie de Paris. Les images d’archives rappelant les différentes périodes de son existence sont palliées par l’inclusion de témoignages divers et variés, avec l’intervention de personnalités du show business d’hier et d’aujourd’hui, mais aussi de certains descendants d’amis proches ou encore ceux des musiciens avec lesquels il avait l’habitude de travailler.

Alors que passent les années, on apprend qu’il assoie un peu plus sa réputation de génial touche à tout en composant pour les artistes en vogue à Paris, de Francis Lemarque à Juliette Gréco entre autres. Mais dans les années 60, c’est aussi grâce à sa rencontre avec les réalisateurs de cinéma de la nouvelle vague que sa carrière et sa réputation vont marquer un tournant. Sa renommée doit effectivement beaucoup à son amitié durable avec Jacques Demy, qui lui commandera les partitions des célèbres comédies musicales des années 60, dont ‘les parapluies de Cherbourg’, récompensé par plusieurs Prix. Ainsi s’ouvriront à lui les portes du cinéma américain, même si on apprend que sa vie et son cœur sont toujours restés attachés à la France.

Seul bémol à signaler : pas un mot n’est mentionné sur sa vie privée – hormis le fait de signaler que son père Raymond Legrand était avant lui un grand chef d’orchestre -, alors qu’il s’est marié et a divorcé à plusieurs reprises, et que de ces unions sont nés des enfants. Il est clair toutefois que le ‘Maestro’ n’avait pas un caractère facile tant son exigence et son aspiration à la perfection étaient fortes.

En tout cas, ce très bel hommage donne envie de faire un point sur les œuvres que nous détenons dans nos discothèques pour le réécouter avec grand plaisir.