14 Jan, 2025

Hiver à Sokcho

Synopsis

Sélection officielle du Festival du film de Toronto et du Film de San Sebastian

A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L’arrivée d’un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l’hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s’observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile.

Hiver à Sokcho

Informations

Par Koya Kamura

Sortie en 2024

Casting

  • Roschdy Zem
  • Bella Kim
  • Park Mi-hyeon
  • Tae-Rho Ryu
  • Doyu Gong
  • Kyung-soon Jung

Mon Commentaire

« Hiver à Sokcho » est le premier long métrage du réalisateur et scénariste franco-japonais Koya Kamura, adapté du roman éponyme écrit par Elisa Shua Dusapin, récompensé en 2016. A noter que le très beau scénario du film est également co-écrit par Stéphane Ly-Cuong, scénariste et réalisateur franco-vietnamien dont on découvrira en mars prochain le premier long métrage, une comédie musicale intitulée « Dans la cuisine des Nguyen ».

« Hiver à Sokcho » c’est le récit de la vie de Soo-ha (Bella Kim), jeune femme de 23 ans parlant le français dans une petite ville balnéaire de Corée du Sud, aux côtés de sa mère (Park My-heon) poissonnière sur le port et son petit ami Jun-oh (Doyu Gong), qui rêve de faire carrière dans le mannequinat à Seoul. La belle routine de Soo-ha va être bousculée par l’arrivée dans la pension où elle travaille d’un Français, Yan Kerrand (Roschdy Zem), un dessinateur qui semble rechercher de l’inspiration. Entre Soo-ha et le client Yan Kerrand semble se tisser une relation particulière difficilement explicable, si ce n’est par le fait que Soo-ha reste en quête d’un père français qu’elle n’a jamais connu, sous prétexte que sa mère ne lui a jamais avoué sa grossesse. Commence alors dans un décor hivernal de neige et de froid une relation indéfinissable faite de timidité, d’observation, mais aussi d’admiration du côté de Soo-ha, qui en tant que métisse tente de mieux cerner la personnalité de Yan Kerrand et de percer les véritables objectifs de sa visite.

Ce premier long métrage de Koya Kamura s’avère une merveille de sensibilité et de sensualité, à mesure que la jeune Soo-ha, incarnée avec brio par l’actrice Bella Kim, se pose des questions sur ses véritables racines et se heurte au comportement distant et parfois rude de ce client mystérieux, qu’elle espiuonne dans ses travaux de dessinateur de bande dessinée. Les relations ambigües qui se tissent entre eux tiennent à la fois de la méfiance mais aussi des questions sur la filiation et de l’identité réelle de Soo-ha. A noter que son ressenti est transposé dans des scènes animées poétiques, réalisées par Agnès Patron, et qui offrent un regard onirique sur les pensées de Soo-Ha, renforçant le caractère introspectif de ce récit.

Par ailleurs, Koya Kamura nous offre également un très beau film mettant en avant les traditions culinaires coréennes et abordant aussi l’importance de l’aspect physique et de la chirurgie esthétique dans la culture du pays. Au total, un beau moment de poésie et de belle sensibilité.

 

Le verdict

16/20

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