Pour se repérer dans la jungle de la culture ... selon mes goûts !
Casting :
Noémie Merlant
Will Sharpe
Naomi Watts
Chacha Huang
Harrison Arevalo
Jamie Campbell Bower
Anthony Wong (II)
Bianca Lau
Synopsis
Emmanuelle est en quête d’un plaisir perdu. Elle s’envole seule à Hong Kong, pour un voyage professionnel. Dans cette ville-monde sensuelle, elle multiplie les expériences et fait la rencontre de Kei, un homme qui ne cesse de lui échapper.
Mon commentaire :
50 ans se sont écoulés depuis la première adaptation cinématographique par Just Jaeckin du livre éponyme d’Emmanuelle Arsan, ouvrage que la réalisatrice Audrey Diwan a choisi de réadapter dans un contexte contemporain. Un demi-siècle au cours duquel ont forcément évolué les visions sur l’érotisme, la sexualité et depuis #metoo la vision du respect des femmes. Alors, est-ce que cette nouvelle version d’Emmanuelle, où Noémie Merlant a pris la place de Sylvia Kristel, est aussi hot et provocante que la première ? Première constatation, les critiques des spectateurs sont aussi rudes dans les deux cas, même si depuis, la version de Just Jaeckin est devenue culte. Autrement, il n’y a guère de points communs entre ces versions, si ce n’est la recherche par Emmanuelle du plaisir de jouir qu’elle a perdu, qui s’est transmuée en une volonté permanente de séduire à tout prix.
L’action ici se déroule à Hong Kong (et non plus en Thaïlande). Alors qu’Emmanuelle travaille pour une entreprise qui l’a chargée d’analyser sous toutes les coutures le fonctionnement et la qualité de l’accueil d’un nouveau palace hôtelier, outre Margot (Naomi Watts) la directrice de l’établissement qu’elle suit partout, Emmanuelle fait la rencontre de Kei (Will Sharpe), un mystérieux client d’origine japonaise qui semble faire tout son possible pour lui échapper…
Une chose est certaine, c’est que l’Emmanuelle 2024 affiche ouvertement – comme par ailleurs la réalisatrice de cette version l’a déclaré à titre personnel – ‘son désir d’affranchissement face aux normes qui régissent la séduction et le sexe.’ Autrement dit, le diktat de l’homme sur le plaisir féminin a complétement disparu ici…Alors bien sûr il ne se passe pas grand-chose dans ce film où Emmanuelle est en recherche d’émotion et de sensations érotiques. Audrey Diwan est assez cash sur la façon dont elle filme les scènes de sexe, mais tout reste malgré tout très esthétique et uniquement érotique. Il faut dire que ces scènes-là, ainsi que toutes les scènes filmées dans le palace sont sublimées par une très belle lumière qui soulignent le côté cage dorée dans laquelle vit Emmanuelle. La mise en scène particulièrement soignée d’Audrey Diwan qui s’ajouté à ces couleurs fait indubitablement penser à l’atmosphère qui régnait dans ‘In the mood for love’ de Wong Kar Wai, en utilisant les décors de cette ville de Hong Kong partagée entre une architecture glacée très moderne et la vie Underground des quartiers reculés non moins intéressants.
De plus, Noémie Merlant ne s’avère rien moins que très convaincante dans son jeu parfois glacé et ses tenues toujours très sexy qui peuvent échauffer les esprits. Au total, pas de quoi susciter l’ennui et le terme de purge qui lui est attribué.