
Il s’en passe des choses en deux semaines à peine…Peine évidente lorsqu’on apprend le 31 octobre dernier la disparition subite de Tchéky Karyo à 72 ans, emporté par le cancer . Tchéky Karyo était ce comédien, musicien et chanteur franco-turc dont la carrure impressionnante contrastait avec la grande douceur de la voix, bref une « gueule » du cinéma français. On l’a vraiment découvert dans « l’ours » de Jean Jacques Annaud (1988), puis il a aussi été un des acteurs fétiches de Luc Besson, notamment dans l’excellent « Nikita » (1990) et dans « Jeanne d’Arc » (1999), mais a joué aussi des seconds rôles pour Ridley Scott (« 1492- Christophe Colomb »), Jean Claude Brisseau (« l’ange noir » 1994), Jan Kounen (« Dobermann » 1996), Martin Campbell (« Golden Eye »), Roland Emmerich (« The Patriot », en 2001),…puis à partir de 2013, il sera César le personnage clé dans les nouvelles adaptations de « Belle et Sébastien » de Nicolas Vanier… Au total, il a interprété des rôles de plus ou moins grande importance – dernièrement, plutôt des seconds rôles – dans pas moins de 150 films ou séries, en France et à l’international…

Même si les chaînes de la télévision française n’ont pas eu la belle idée de lui rendre un dernier hommage en rediffusant l’un d’entre eux, Tchéky Karyo connu pour ses rôles de méchant emblématique dans les années 90 restera dans nos mémoires… C’est un comédien qui va sérieusement nous manquer.
Mais comme toujours, the show must go on ! Ainsi j’ai pu assister pour la première fois au Festival du Film de Sarlat, qui s’est déroulé de 4 au 8 novembre dernier au cinéma Le Rex de Sarlat .

Au programme, pas moins de 40 films proposés, de France ou d’ailleurs, et une sélection de 7 films francophones en compétition pour recevoir la consécration : la Salamandre d’Or 2025, un Prix décerné par le Public, ainsi que des prix d’interprétation féminine et masculine, cette année décernés par un jury composé de lycéens triés sur le volet, venant de partout en France, à la condition d’avoir choisi une option cinéma dans leur cursus. Il faut dire qu’en plus du jury, ce sont environ 600 lycéens de France et du Québec désireux d’en apprendre plus sur les métiers du cinéma qui ont été invités par Sarlat et la région Nouvelle Aquitaine. Pour ceux qui l’ignoraient encore, les ex-entrepôts de la SEITA ( feu la société regroupant les activités de fabrication et distribution de tabac) ont été rachetés et transformés en…studios de tournage. En plus de tous les sites historiques et nombreux châteaux qui servent d’écrins pour le tournage de bon nombre de films, cette idée de nouveaux studios apparait parfaitement judicieuse, d’autant qu’en plus des tournages, ce sont tous les métiers autour du cinéma qui vont se développer : costumiers – les vêtements seront issus du recyclage – , maquilleurs, coiffeurs, techniciens de toute sorte, monteurs…Bref, une belle idée pour donner du tonus au Périgord pour les années à venir.
Résultat : avec plus de 7500 places vendues en 5 jours, le millésime 2025 a pulvérisé le record d’entrées réalisé en 2022 qui avoisinait le 6800 tickets . Une vraie réussite .

De mon côté, j’ai découvert 14 films pendant ces 5 jours d’activité intense, auxquels j’ajoute deux autres vus par ailleurs en avant-première. Mais j’ai visionné les 7 films sélectionnés ci-dessous, dont la sortie nationale s’échelonne entre le 19 novembre et le mois de février 2026 :
- « Dossier 137 » de Dominik Moll (sortie le 19/11)
- « Love me tender » de Anna Cazenave Cambet (Sortie le 10/12)
- « Les enfants vont bien », de Nathan Ambrosioni (Sortie le 3/12)
- « Dites-lui que je l’aime » de Romane Bohringer (Sortie le 3/12)
- « La femme de » de David Roux (sortie non déterminée)
- « Ma frère » de Lise Akoka et Romane Guéret (sortie le 7/01)
- « Des preuves d’amour » d’Alice Douard (sortie le 19/11)
Les récompenses décernées par les lycéens ont été remises à « Ma frère » ( Salamandre d’or des lycéens ) , le prix d’interprétation féminine à Vicky Krieps pour « Love me tender’ et à Manoa Varvat, le petit garçon du film « les enfants vont bien ».

Le public de son côté a été très touché par « Dites-lui que je l’aime » le film de Romane Bohringer, inspiré librement du livre de Clémentine Autain et lui ont décerné la Salamandre d’Or 2025.

A signaler aussi ce que nous avons trouvé comme l’un des meilleurs films de la programmation– « Une enfance allemande, ile d’Amrum été 1945 », qui sort le 24/12, et le nouveau film de Benoit Delépine « Animal Totem », surprenant mais drôle et plein de charme (sortie le 10/12)
Tous ces films vont faire l’objet d’une critique sur « Bobines et Papyrus » dans les prochaines semaines !
Et je finirai cette chronique en félicitant Camille Cottin , d’abord pour son interprétation tout en finesse dans le très beau rôle de Jeanne dans le film de Nathan Ambrosioni « les enfants vont bien » et dans son prochain rôle de maîtresse de cérémonie pour la 51eme soirée des César 2026 !

