Jean Valjean

• Grégory Gadebois
• Bernard Campan
• Alexandra Lamy
• Isabelle Carré
• Dominique Pinon
• Albert Dupontel
• Patrick Pineau
• Dominique Libert
• Quentin Morlaas

En apprenant qu’Éric Besnard est un passionné de l’œuvre de Victor Hugo dans son ensemble, on n’est guère surpris de constater qu’il a voulu consacrer un long métrage entier à ce personnage mythique « des Misérables », Jean Valjean (Grégory Gadebois). Son film est donc une adaptation des deux premiers tomes de la saga incontournable, même si dans l’œuvre de Victor Hugo, le portrait de Jean Valjean et notamment l’épisode de sa sortie du bagne ne représentent qu’environ 150 pages – si je ne me trompe pas , et qu’on a l’impression qu’il a pris quelques libertés par rapport au roman.

La caméra d’Éric Besnard suit donc son héros, affamé et brisé sans son périple montagnard pédestre entamé depuis sa libération à Toulon, au gré duquel il ne rencontre que rejet et méchanceté de la populace qui l’a identifié comme ancien bagnard, donc pas fréquentable, voire pestiféré à vie… Jusqu’à ce que ses pas l’emmènent chez un homme d’Église, Bienvenu Myriel (Bernard Campan), qui vit là avec sa sœur Baptistine (Isabelle Carré) et leur servante, Madame Magloire (Alexandra Lamy), qui lui offre l’hospitalité et le couvert…Surpris par tant de bienveillance, Jean Valjean ne peut que vaciller…C’est de cette nuitée que découlera la façon dont son avenir s’orientera.

Malgré une interprétation sans bavure d’un Grégory Gadebois – qui n’a rien à envier aux acteurs tels Gabin ou Ventura qui l’ont précédé dans ce rôle – , force est de constater qu’on s’ennuie assez vite devant cette mise en scène extrêmement académique du roman. Car hormis la parenthèse en forme de flashback de la séquence très réussie lors du bagne, et malgré la beauté des images proposées – les prises de vue ont été tournées dans le Vaucluse -, il ne se passe pas grand-chose dans ce film assez contemplatif, inondé de surcroît par des voix off assez pesantes. Peut-être parce qu’Éric Besnard a voulu coller au plus près au texte d’origine…En tout cas, même les grandes citations du livre qui sont reprises dans le film manquent d’un souffle véritablement romanesque.