29 Oct, 2025

Six jours, ce printemps là

Synopsis

Malgré les difficultés, Sana tente d’offrir à ses jumeaux des vacances de printemps. Comme son projet tombe à l’eau, elle décide avec eux de séjourner sur la côte d’Azur dans la villa luxueuse de son ex-belle-famille. En cachette. Six jours de soleil qui marqueront la fin de l’insouciance.

Six jours, ce printemps là

Informations

Par Joachim Lafosse

Sortie en 2025

Casting

  • Eye Aïdara
  • Jules Waringo
  • Leonis Pinero Mülller
  • Teoudor Pinero Müller
  • Emmanuelle Devos
  • Damien Bonnard

Mon Commentaire

Film vu en avant première, sortie le 12 novembre

On découvre vite que Sana (Eye Haïdara), séparée, élève seule ses jumeaux âgés d’une dizaine d’années, Raphaël et Thomas. Mais elle cumule les jobs pour leur offrir le meilleur, en l’occurrence ici de belles vacances de printemps. Cependant, quand les plans qu’elle a échafaudés s’effondrent, elle n’a plus comme alternative que d’emmener ses enfants et son nouvel ami Jules (Jules Waringo) dans la somptueuse villa de ses ex-beaux-parents du côté de Saint Tropez…Parce que quitte à ce que leur présence soit totalement cachée, elle est bien décidée à ce que le séjour soit réussi et que les petits profitent de la maison de leurs grands-parents…

De Joachim Lafosse, réalisateur belge, j’ avais beaucoup apprécié « Les intranquilles », superbe film sorti en 2021( mais je n’ai pas vu « le silence », sorti en 2023) traitant de tension au sein de la cellule familiale. Même si le scénario de son nouveau film « Six jours, ce printemps- là » ne semblait pas très original, j’avais envie de retrouver son univers, et de découvrir comment il pouvait retranscrire le malaise lié à la possibilité d’une issue dramatique dans ce séjour interdit. Mission accomplie pour Joachim Lafosse, car il parvient à diffuser une sensation de malaise permanent sans pour autant jouer sur des évènements traditionnels qui pourraient s’avérer vraiment anxiogènes…

En fait, il règne dans ce film ,malgré des journées vécues en catimini, des moments de grande douceur, ressemblant à des petits instants de bonheur et d’harmonie familiale qu’on dirait volés. Cette installation illicite, c’est aussi un peu par extension la transposition du vécu d’un immigré arrivé clandestinement dans un pays pour tenter de se reconstruire une nouvelle vie…. Mais on peut aussi penser que le réalisateur souhaite mettre l’accent sur les privilèges réservés aux plus nantis et traiter du déclassement social subi par Sana, devenue certes une citoyenne lambda disposant de moyens beaucoup plus modestes, mais à la conduite quotidienne respectueuse donc nullement répréhensible. Certains diront qu’il ne se passe finalement pas grand-chose – sur la forme – dans ce nouveau long métrage, mais c’est sans compter le talent réel d’Eye Haidara, vraiment très convaincante dans le rôle de cette maman inquiète et aimante qui ne veut surtout pas sacrifier les instants de pur bonheur qu’elle peut partager avec ses enfants.

Tous ces sujets en filigrane rendent ce film -doublement primé au Festival de San Sebastian – atypique, et font de « Six jours, ce printemps-là » une jolie surprise.

Le verdict

14/20

Voir la bande-annonce

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