10 Mar, 2025

La Convocation (Armand)

Synopsis

Lorsqu’un incident se produit à l’école, les parents des jeunes Armand et Jon sont convoqués par la direction. Mais tout le monde a du mal à expliquer ce qu’il s’est réellement passé. Les récits des enfants s’opposent, les points de vue s’affrontent, jusqu’à faire trembler les certitudes des adultes…

 

La Convocation (Armand)

Informations

Par Halfdan Ullman Tøndel

Sortie en 2024

Casting

  • Renate Reinsve
  • Ellen Dorrit Petersen
  • Endre Hellesveit
  • Thea Lambrecht Vaulen
  • Øysten Røger
  • Vera Veljović
  • Assad Sidique
  • Patrice Demoniere

Mon Commentaire

Caméra d’Or Cannes 2024

« La convocation » est le premier long métrage du réalisateur norvégien Halfdan Ullman Tøndel, qui n’est autre que le petit fils d’un grand nom du cinéma du XXème siècle, Ingmar Bergman. Cela ne suffit pas pour autant à en faire déjà un grand metteur en scène, quoi que…

Ce film, dont il a également écrit le scénario, une fois de plus a pour thème la violence entre enfants à l’école. Ainsi, c’est à la suite d’un incident entre deux copains Armand et Jon, que les parents respectifs sont convoqués par la direction de l’école, afin d’y voir plus clair. Elizabeth (Renate Reinsve) est ébahie par la tournure des évènements qui incriminent son fils Armand, mais son métier d’actrice tend à discréditer ses affirmations face aux récriminations de Sarah (Ellen Dorrit Petersen) et d’Anders (Endre Hellesveit), les parents du petit Jon. Une chose est certaine pour la Direction : les déclarations des enfants étant contradictoires, les analyses s’affrontant, on ne sait plus par quel biais obtenir la vérité et déterminer la véritable culpabilité…

Le tour de force de Halfdan Ullman Tøndel est de nous proposer un huis-clos où le spectateur est appelé à découvrir les personnalités des parents, les enfants quant à eux tout en étant à l’origine de l’altercation restant en permanence hors champ. Bien qu’il y ait quelques échappées- aux toilettes ! –  hors de cette classe tribunal, la caméra s’attarde en gros plan sur les visages des protagonistes, côté parents comme côté Direction. Il en résulte bien entendu une sensation d’étouffement qui non seulement met mal à l’aise, au point de ne plus vraiment ce qui a mis le feu aux poudres. L’interprétation est géniale, en premier lieu celle de Renate Reinsve (La « Julie en 12 chapitres » de Joachim Trier, qui lui avait valu un Prix d’interprétation à Cannes en 2021), magnifique dans le rôle de cette maman, certes actrice, mais totalement décontenancée par les propos avancés sur le comportement de ce fils qu’elle adore et qu’elle éduque au mieux. La scène de l’éclat de rire de plusieurs minutes totalement à contre-courant de l’esprit dramatique des échanges entendus lors de la confrontation restera longtemps dans nos mémoires…Mais le jeu minimaliste de l’actrice Ellen Dorrit Petersen -qui incarne Sarah- est également intéressant, tout autant que celui des membres qui composent la Direction : Jarle (Øysten Røger) le Directeur qui craint pour la réputation de son établissement, Sunna (Thea Lambrecht Vaulen) l’institutrice, et Ajsa(Vera Veljović) l’intendante..

Afin d’apporter une touche supplémentaire de noirceur à cette histoire, les plans en clair-obscur sont particulièrement soignés et réussis…

Là où le bât blesse néanmoins, c’est qu’à force de jouer entre réalité et exagération, entre jeu et violence, on a un peu tendance à se perdre dans le message porté par le film, et à ne plus savoir finalement qui est à l’origine de la discorde…C’est certainement dommageable, mais il est clair qu’il faudra suivre de près les prochaines réalisations de ce petit fils qui semble avoir de véritables dons.

 

Le verdict

14/20

Voir la bande-annonce

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