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Quand te reverrai-je, Jean Claude Dusse?…

Et voilà, c’est au tour de Michel Blanc de tirer sa révérence, d’une façon discrète et surtout très précoce, à 72 ans, ce que personne n’aurait pu imaginer… Une bête crise cardiaque qui a retiré la vie à mon acteur préféré parmi la troupe du Splendid. Quand on pense à Jean Claude Dusse, on se dit qu’il était forcément le plus drôle, car le plus imprévisible, affublé d’un physique passe-partout pas forcément séduisant.

Mais quand on sort du registre des ‘Bronzés’ ou des autres comédies réalisées par son ami réalisateur Patrice Leconte, et plus particulièrement lorsqu’on s’arrête sur les films qu’il a réalisés lui-même ou encore sur les autres rôles qu’il a incarnés, on se rend bien compte que Michel Blanc était un GRAND acteur, aussi à l’aise dans la comédie, que dans le drame. Ce sont d’ailleurs ces rôles différents qui lui ont assuré des récompenses : Prix d’interprétation masculine à cannes pour ‘Tenue de soirée’, de Bertrand Blier, où il partageait le haut de l’affiche avec Gérard Depardieu,

ou encore dans le rôle étonnant qu’il a endossé dans ‘L’Exercice de l’État’ de Pierre Schoeller en 2011, celui de chef de cabinet ministériel, qui lui a valu un César du meilleur second rôle. Pour ma

Derrière la caméra, ce sont au total 5 films qu’il a réalisés, dont l’excellent ‘Grosse fatigue’ en 1994, une parodie sur le monde du cinéma où il joue son propre rôle (Prix du scénario à Cannes la même année), ‘Embrassez qui vous voudrez ‘, avec les premiers pas devant la caméra de Gaspard Ulliel et Mélanie Laurent. On pense aussi à ‘Marche à l’ombre’, son premier long métrage avec Gérard Lanvin…

Un des rôles dans lequel j’ai adoré sa prestation a été celui de ‘Monsieur Hire’, dans le film de Patrice Leconte adapté de Georges Simenon (1989), où il incarnait cet homme taciturne et amoureux, aux antipodes des rôles joués avec la troupe du Splendid, à qui il doit déjà beaucoup manquer, comme à de nombreux spectateurs cinéphiles, et ce bien au-delà des répliques culte qui peuplent souvent les conversations concernant les indémodables comédies de la troupe.

On retrouvera encore Michel Blanc en 2025 à l’affiche de deux films, ‘la cache’ de Lionel Baier, et ‘le routard’ de Philippe Mechelen. R.I.P.